Dawbo Futsal a pris une décision radicale : quitter le championnat UFOLEP, dénonçant des dysfonctionnements administratifs et une inégalité de traitement. Son président, Hervé Mathiasin, revient sur les incidents ayant conduit à cette rupture et explique pourquoi l’avenir du club ne passera plus par cette compétition.
Tout commence dès le premier match de la saison, en octobre dernier, face à Fax. Ce qui devait être un match de lancement s’est transformé en un cauchemar administratif. Avant même le coup d’envoi, Dawbo dépose une réserve sur un joueur adverse, exclu lors d’un match précédent pour carton rouge direct.
« Le responsable de la commission technique de futsal, M. Vaniouka, avait envoyé un mail stipulant clairement que ce joueur était suspendu dans toutes les compétitions. »
Mais contre toute attente, Fax aligne le joueur. Les cadres de l’équipe adverse, confiants, se moquent même de la réserve déposée par Dawbo.
La commission, après examen, penche pour une sanction contre Fax, jusqu’à ce que le président du club adverse affirme avoir reçu une autorisation verbale de M. Vaniouka, en contradiction totale avec le mail officiel.
« Pour protéger leur collègue, les commissaires ont préféré ne pas sanctionner Fax, malgré les preuves écrites. »
Devant cette incohérence, Dawbo fait appel à la commission UFOLEP, mais la décision reste inchangée.
Lors du même match, un autre incident marque un tournant dans la saison. Un joueur de Dawbo reçoit un carton jaune, tout comme son adversaire. Mais après visionnage des images, l’entraîneur adverse demande à l’arbitre de requalifier la sanction : carton rouge pour le joueur de Dawbo et suspension immédiate.
« Nous avons attendu des semaines une convocation de la commission disciplinaire… sans réponse. »
Face à cette inertie, Dawbo Futsal prend ses responsabilités. Estimant que son joueur a purgé plus de cinq matchs de suspension, le club décide de le réintégrer.
Avant le match, aucun aval écrit n’a été donné, mais un accord oral a été obtenu. Cependant, après la rencontre, un vote de la commission a confirmé ce qui avait été dit à l’oral : le joueur avait bien purgé ses matchs, l’Ufolep n’avait pas répondu dans les délais, et la faute leur incombait. Cela a créé une jurisprudence.
« Pour la première fois depuis la création de cette discipline chez eux,les instances de l’ufolep font appel d’une décision prise par leur propre commission. »
Cette soudaine réactivité renforce les soupçons de favoritisme et d’injustice.
L’un des derniers épisodes qui a précipité la rupture entre Dawbo et l’UFOLEP concerne l’application d’un règlement sur les quotas d’arbitrage.
Pour être éligible aux play-offs, chaque équipe devait avoir deux arbitres et deux délégués. Une règle appliquée pour la première fois cette saison… et qui exclut Dawbo des phases finales.
« Notre arbitre et moi avons officié sur plusieurs matchs, remplaçant même des officiels absents. Mais c’est notre club qui est pénalisé. »
Cette décision, cumulée aux autres injustices perçues, scelle définitivement le sort du club. Dawbo annonce son retrait du championnat UFOLEP.
Certains voient dans cette décision une excuse pour masquer une saison difficile. Mais pour le président, les résultats sportifs ne sont pas la cause principale.
« Nous étions encore en course pour les barrages et en bonne dynamique. Avec les points attendus sur les litiges, nous serions repositionnés. »
Le problème dépasse le terrain : Dawbo dénonce un fonctionnement opaque et un favoritisme évident, difficilement contestable face à des décisions systématiquement défavorables au club.
« Nous avons compris que nous n’avions plus notre place dans cette ligue « d’amis ». Nous avons dénoncé ce que beaucoup pensent tout bas. »
L’avenir du club est désormais ailleurs. Dawbo se prépare à réinventer son projet, avec une orientation vers d’autres compétitions ou des circuits indépendants.
L’UFOLEP entendra-t-elle le message ? Rien n’est moins sûr.
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