Yael VILLAGE est le coach de la JSA.
La JSA a gagné le match du 3ème tour de Coupe De France contre ANJE, une équipe qu’elle n’a pas battue depuis les sept dernières rencontres. C’est une belle victoire pour le jeune coach et son équipe.
Bonjour Yael, peux-tu te présenter aux lecteurs de Karaïbes Sports ?
Bonjour à toutes et tous !! VILLAGE Yael, j’ai 32 ans. Je suis entraîneur de l’équipe senior de la JSA depuis la saison 2017/2018, je suis également mais éducateur sportif avec les adolescents depuis l’âge de 21 ans. Je suis aussi coach sportif et préparateur physique, j’ai un BPJEPS AGFF.
* BPJEPS AGFF : Brevet Professionnel de la Jeunesse de l’Education Populaire et du Sport Activité Gymniques de la Forme et de la Force
Pourquoi devenir entraîneur ?
J’ai toujours été attiré par l’entraînement et le coaching. Je me souviens à 16 ans, le jeudi il n’y avait pas entraînement, je faisais venir quelques amis de l’équipe et je mettais en place des exercices comme des demi-frappes par exemple sans trop savoir que c’était un entraînement technique. La JSA m’a permis depuis l’âge de 21 ans de passer mes diplômes alors que je n’étais plus joueur chez eux. Je me suis occupé des jeunes pendant 10 ans. Lors de la saison 2017/2018, j’ai été sollicité pour prendre en charge l’équipe senior et la direction technique du club.
Jeune et entraîneur des seniors, quelles sont tes plus grosses difficultés ?
Ce n’est pas toujours évident de faire comprendre notamment aux plus anciens que les temps changent; que ce qui était valable hier ne l’est plus aujourd’hui; qu’on doit évoluer en même temps que notre sport et nos fonctions. Mais, j’ai espoir que les mentalités changent, notre football dans sa globalité en a besoin. Les plus grosses difficultés rencontrées ceci étant, et je pense commun à beaucoup de clubs en Guadeloupe est le manque de moyens financiers et l’état de nos terrains d’entraînement.
Comment as-tu gagné le respect de ton équipe senior ?
Avant de prendre les rênes de l’équipe sénior, j’ai été 2 années durant joueur de l’équipe donc la plupart des joueurs me connaissaient déjà. Certains sont aussi des amis dans la vie mais je suis exigeant et rigoureux. J’ai tout de suite dû instaurer une ligne directrice, chose pas toujours évidente et tout le monde a été tenu de la respecter. Je communique aussi beaucoup avec mes joueurs. Je leur explique ce que j’attends d’eux. Je souligne leurs qualités de façon à leur donner un maximum de confiance en eux. On échange aussi beaucoup sur la vie en elle- même, la vie professionnelle et sociale et de nombreux sujets. Je suis convaincu que le management de nos jours est aussi important que la partie terrain. En dernier lieu, je dirais que ma philosophie du jeu a fini de les convaincre.
Quelle est ta philosophie du jeu ?
Je ne suis pas fan des longs ballons vers l’avant ou du football physique remplit de contacts et de chocs. Je ne dirais pas que je suis un adepte du beau jeu. Chaque éducateur possède sa vision du jeu. Je l’aime simple, un mélange entre la possession de balle, la vitesse et la technique. Après c’est important à mon sens d’adapter la philosophie aux joueurs qui font partie de l’effectif en leur permettant d’exploiter au mieux leurs potentiels individuels pour servir le collectif.
Qui est ton modèle au niveau du football local ?
Je n’ai pas forcément de modèle, mais j’ai apprécié être entrainé par Mr Elisa (Selection u20), Mr Thierry Mocka (AJSS), Mr Béral (Phare), Mr Laurent Silvestre (Evolucas)
Ton model au niveau international ?
Je suis un fan absolu des Pays Bas et de leur vision du foot. Mes modèles sont Rinus Michel, Yoan Cruijff, Wiel Coerver.
A une époque où l’information et le partage d’expérience circulent très vite, quelles sont les avantages que ça apporte a ta fonction ?
Cela permet d’échanger avec d’autres éducateurs, de voir comment les choses se font ailleurs. L’apprentissage est l’affaire d’une vie et c’est aussi valable dans le football donc c’est important d’avoir la possibilité de s’informer au quotidien .
Quel est ton plus grand rêve ?
Je rêve d’avoir l’opportunité de connaitre le monde professionnel et passer tous les diplômes possibles dans le domaine.
Parle-nous de ton expérience en coupe de France ?
Apres avoir passé le 2 eme tour face a EDO.. Un derby contre l ANJE le 1er septembre etait au programme , je n’ai rien changé à ma préparation habituelle même si c’etait un match particulier. Les deux équipes se connaissent bien et il y’ a même eu un match de préparation d’avant saison entre elles. Notre 1 ère mi-temps ne fut pas bonne. C’est certainement dû à un peu de stress et de peur, un effectif jeune. Certains jouaient contre des collègues, amis ou parents, ce qui peut compliquer les choses. A la mi-temps l’ANJE a mené 1 a 0. J’ai donc dû faire quelques corrections techniques et tactiques. Il ne fallait surtout pas s’affoler. A la reprise les joueurs ont changés de visage. Ils ont réussi à marquer 2 buts et à se qualifier. je les félicite pour leur performance ainsi que celle de l’ANJE qui a été un bel adversaire. D’un point de vue personnel, c’est déjà mieux que la saison dernière et l’élimination au 3 ème tour. Cela faisait plus de 10 ans que le club n’avait pas atteint ce niveau de la compétition donc c’est aussi une satisfaction supplémentaire. Ça va être un bon match à coacher et à jouer. Il faudra prendre du plaisir . 95 % de l’effectif jouera pour la 1ère fois à ce stade de la compétition et j’espère qu’on fera un bon match en pratiquant un bon football pour donner envie aux supporter de revenir nous voir jouer .
Regardez le discours de Yael VILLAGE après la victoire.