Karaïbes Sports, la première plateforme multimédia consacrée uniquement à l’information footballistique des Antilles-Guyane a rencontré l’un des jeunes talents du football en Guyane.
Source: http://www.stade-bordelais-football.com/cfa/lequipe/
Bonjour Jean-David, peux-tu te présenter aux internautes de Karaïbes Sports ?
Je m’appelle Jean-David LEGRAND, j’ai 26 ans, je suis né le 23/02/1991 à Saint-Denis à Paris. J’ai fait toute ma formation quand j’étais adolescent, j’ai fait une sorte de préformation à Castelmaurou qui se situe près de Toulouse et après, j’ai intégré le centre de formation du TFC de Toulouse. À mes 19 – 20 ans, je suis allé dans une ligue amateur à Trélissac pendant 3 ans (2011-2014) en CFA, ensuite à Bergerac aussi pendant 2 ans (2014-2016). J’entame en ce moment ma deuxième année au Stade Bordelais qui évolue en CFA et je joue au poste de latéral gauche quand on joue en 4-4-2 ou sur le côté gauche quand on joue en 3-5-2.
À quoi ressemble une semaine type en tant que joueur au Stade Bordelais ?
Mine de rien, en tant que joueur on a beaucoup d’entraînements comparé à beaucoup de professionnels qui n’en font pas autant. Le lundi soir, on a une séance assez légère puisque c’est le retour du week-end. Le mardi matin, c’est plus musculation, le soir, on entre en jeu normal. Le mercredi matin, c’est généralement devant le but, le soir, c’est pareil que le mardi soir. Le jeudi, c’est repos et le vendredi, préparation du match pour le samedi. Voilà !
Quels sont tes objectifs personnels cette année avec le Stade Bordelais ?
Alors je n’ai pas suffisamment d’objectifs précis. L’an dernier, par exemple, je suis arrivé, le club était en CFA2, il venait de descendre. Mon objectif était de donner mon maximum pour faire remonter l’équipe en CFA. En fait, mon objectif personnel est lié avec le collectif du club. Après, si on peut parler de statistique, l’an dernier, j’ai mis sept passes décisives et un but. Cette année, je vais essayer de faire la même chose. Voilà ! Ça, c’est pour le club, après pourquoi ne pas revenir en pro, ça reste toujours dans le coin de la tête de tous les joueurs de décrocher un contrat pro. Voilà !
Faire partie d’une sélection représente une ouverture au monde international du football. Quelle est la première réaction de tes partenaires de CFA quand tu leur dis que tu as été sélectionné par la Guyane et que tu vas jouer contre des nations ?
Alors d’une part, ils sont admiratifs, parce que c’est vrai que peu importe le pays, quand on joue pour un pays, il n’y a pas de plus grand honneur, je crois. Mais d’autre part, comme c’est la Guyane, ils ne connaissent pas le niveau et ne savent pas ce que ça vaut donc ils sont un peu dans l’inconnu. Mais voilà ! Ce n’est pas comme s’ils disaient que j’étais un actif de l’Équipe de France, mais ils ont quand même de l’admiration.
La sélection de GUYANE fait partie des rares sélections de football où trois catégories de joueurs se rencontrent en même temps (professionnelle, semi-pro, amateur). Comment arrivez-vous à gérer cet écart d’expérience et le niveau dans le groupe ?
Au niveau de l’ambiance avec la sélection guyanaise, il n’y a vraiment pas de souci. Je vais parler de culture là parce que ce n’est pas la même culture en France, mais il y a beaucoup de joie de vivre en dehors du terrain et sur le terrain donc ça, c’est vraiment quelque chose qui soude l’équipe. Footballistiquement, les pros essaient d’apporter leurs expériences à ceux qui jouent en dessous, tout simplement. Ceux qui ne sont pas pros, comme moi, les semi-pros et les amateurs essayons de donner le maximum pour pouvoir se mettre au niveau. Et au final ça fait un bon mix, on arrive à jouer en osmose, et c’est intéressant à voir. Quand on connaît le foot, on voit qui es pro ou pas à certains touchés. Sinon tout le monde arrive à se mettre à un certain niveau et l’équipe devient homogène sur le terrain, c’est intéressant à voir.
Comment as-tu vécu ta rencontre avec Florent Malouda ?
Cet été, on avait un rendez-vous pour tourner un clip. Il s’est pointé comme nous au point de rendez-vous, il était avec ses écouteurs comme si de rien n’était. C’est ça en fait le plus surprenant parce qu’il est un super joueur avec une très grande carrière, qui continue d’ailleurs, pourtant, c’est un joueur de l’équipe comme les autres. C’est ça le plus frappant, avoir des stars, mais tout le monde a un rôle à jouer dans l’équipe, et c’est le paradoxe ! C’est ça qui est rigolo à voir. Sinon, c’est un super gars, et je me félicite de l’avoir connu et d’avoir été en sélection avec des joueurs tels que lui.
Comment as-tu vécu l’aventure au Gold Cup avec Yana Dòkò (sélection de football de la Guyane) ?
C’est très positif globalement. Je ne vais pas dire mitigé, parce que farcie un peu, car les résultats n’ont pas spécialement suivi, mais après, compte tenu de nos antécédents – c’est la première fois qu’on était là, l’organisation n’était pas au point – c’est normal qu’on ne puisse pas trop espérer mieux, mais moi franchement, j’étais très heureux de participer à ça. J’ai gardé cette aventure dans le coin de ma tête, dans mes jambes aussi et j’essaie d’apporter en club, sur le terrain ce que j’ai pu apprendre de ces matchs-là, de ce football-là, parce que c’est un football différent. C’est du professionnalisme. Vraiment, je n’oublierai jamais cette expérience et j’espère que dans deux ans, j’y retournerai d’ailleurs, car c’est vraiment de la folie !
À tes yeux, quel a été le moment fort de cet évènement ?
Toute la préparation du premier match et le premier match aussi, voilà, c’était vraiment l’inconnu. On était à New-York en plus, l’une des plus belles villes, grosses villes, la ville du monde. On commençait à sentir la pression monter, que ce soit dans les préparatifs ou autres, on prenait des photos, on voyait la presse quand on allait s’entraîner et tout ça, on découvrait et c’était vraiment excitant. Après ce premier match, peu importe le score, on connaît tous quand même le Red Bull Arena. Découvrir un si beau stade avec une très belle pelouse et une bonne ambiance était magique. On a perdu, mais cette première, je n’oublierai jamais. C’était vraiment bien ! C’était vraiment chouette !
Que représente maintenant la Guyane pour toi, après toutes ces sélections, en sachant que tu n’as jamais vécu là-bas ?
Voilà, je suis reconnaissant du football de m’avoir ramené là-bas parce que j’ai pu redécouvrir, en fait découvrir la Guyane comme je n’ai pas vécu là-bas. J’ai beaucoup de famille que je n’ai pas trop connue donc j’en ai profité pour apprendre à mieux les connaître. De ça, je suis très reconnaissant. Puis enfin ça fait des années que je suis en sélection maintenant. J’étais français parce que j’ai toujours vécu là-bas, mais là, je me sens vraiment métisse quoi ! D’une part française et d’une autre, Guyanaise et je suis fier de ça, d’avoir, de connaître deux cultures. Je suis super reconnaissant du football de m’avoir ramené ça.
Que penses-tu de l’arrivée de Karaibes Sports sur les Antilles-Guyane ?
Je trouve ça vachement positif. C’est vrai qu’en étant ici en France ou en Europe on n’entend pas toujours parler de ce football-là. J’en entends parler juste par les joueurs avec qui je joue. Mais c’est vachement positif pour les joueurs locaux, surtout pour qu’ils puissent avoir plus d’opportunités de se montrer et ça donne une autre motivation pour être meilleur sur le terrain. C’est toujours gratifiant. Ça nous donne encore plus l’envie d’être bon. Votre projet, votre plateforme, c’est tout bénéfique pour le football, pour le sport, pour les jeunes aussi d’un point de vue sociétal et puis c’est une grande opportunité pour la visibilité. C’est toujours bien aussi de s’acclimater au changement technologique. Tout se passe maintenant sur Internet donc c’est bien de trouver les informations qu’on veut le plus rapidement possible. C’est une très bonne idée. J’espère que vous allez faire du très bon boulot.
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