T-Foot-ou-Koi, La 1er et seule école de football féminine de la Martinique.

La Coupe Du Monde Féminine 2019 arrive à grand pas dans l’hexagone. Nous avons tenu à mettre en avant le football féminin dans nos territoires. Mathurin Mayoulika va nous parler de T-Foot-ou-Koi, un entretien en trois parties que vous allez suivre avec nous cette semaine.

Bonjour Mathurin, pourrais-tu te présenter aux internautes de Karaïbes Sports ?

Bonjour à l’équipe de Karaïbes Sports, et à ceux et celles qui vous suivent. Je suis Mathurin Mayoulika, j’ai 48 ans. J’ai toujours aimé le sport en général et le football en particulier. Ma carrière de joueur se limite à des parties, plus jeunes, dans mon quartier de la Zac de Chateauboeuf (banlieue de Fort-de-France), et aussi en entreprise, du temps où j’ai travaillé dans la grande distribution. Je m’étais promis, à défaut de devenir footballeur professionnel un jour, de vivre du sport en général et du football en particulier. J’ai la chance aujourd’hui d’être journaliste, intervenant au sport à France-Antilles, mais aussi d’être éducateur, depuis une dizaine d’années pour mieux accompagner mon fils. Je suis détenteur du CFF3, mon prochain objectif en terme de formation, c’est le Brevet de moniteur de football. On ne peut pas faire pire (rires). Mais le plus important, ce n’est pas la carrière que j’aurais pu avoir, c’est celle de mes jeunes compatriotes que je veux avant tout aider à progresser. Parce qu’il y a un potentiel énorme chez nous, aux Antilles.

PARLES-NOUS DE LA CONCEPTION DE la seule ÉCOLE FÉMININE sur toute la Martinique?

T-Foot-Ou-Koi, c’est déjà un nom qui nous permet d’être des précurseurs, voire des pionniers dans ce qu’on fait. On est parti de la base, « t’es fou ou quoi ? », pour se lancer dans des choses que les autres ne veulent ou peuvent pas faire, ou voir tout simplement.

Du coup, on est la première et encore seule école de football féminin de Martinique, au bout de deux saisons. Puisque nous avons débuté notre premier entraînement le 29 novembre 2017. Soit quatre ans, jour pour jour après la création de notre association.

Notre objectif premier était d’organiser des stages à l’attention des jeunes footballeurs pendant les vacances scolaires. Et l’idée a évolué jusqu’à aujourd’hui proposer aux filles l’occasion de pratiquer entre elles. On est parti du constat qu’elles ne s’épanouissaient pas en mixité. Dès la première saison, on a permis à une fille de remporter le concours player-escort de Mc Donald. Shellane Ponin était une semaine à la coupe du monde 2018. Où elle donnait la main à N’Golo Kanté, élu joueur du match ce jour-là, lors de France – Danemark.

Nous avons également préparé deux filles, Laura Magit et Lauryna Doloir, pour les tests de détection d’entrée au pôle foot féminin. Tests qu’elles ont réussis. Elles sont mêmes sélectionnées U15 cette saison. Championnes Antilles-Guyane, lors des Interligues disputés en Guadeloupe en février dernier. Nous concernant, on avait prévu d’avoir une équipe en championnat U13 cette saison, pour jouer contre les garçons, mais on a malheureusement pas eu assez de filles pour.

On retentera l’expérience à la rentrée. Notre objectif est de former le maximum de joueuses afin qu’elles aillent le plus loin possible dans leur carrière de footballeuses. Sans s’arrêter. Parce que les filles qui ne réussissent pas en mixité, arrêtent. Vont pratiquer de l’athlétisme, la natation entre autres sports. Et reviennent plus tard au football sans en avoir les bases. D’où le niveau faible de notre championnat. Mais aussi de notre sélection.

Retrouvez demain, la deuxième partie de l’article…