Marvin est footballeur, éducateur d’école de football et entraîneur au pôle. Un pôle qui a envoyé 2 jeunes cette année en centre de formation.
Bonjour Marvin, peux-tu te présenter aux lecteurs de Karaïbes Sports ?
Bonjour, Je suis Marvin DESMANGLES. J’évolue au Club Sportif et Culturel de Cayenne (CSCC) et je suis un ancien joueur des Yana Doko. Je suis également éducateur sportif au Pôle Outremer et à l’école de foot du CSCC en Guyane Française.
Donne-nous ton point de vue sur le football de Guyane ?
C’est un peu compliqué car il y a un manque d’infrastructures et de moyens. Mais le football reste quand même le sport le plus populaire et la ligue essaie de le développer et le structurer du mieux possible.
Tu es joueur, éducateur d’école de foot, entraîneur au Pôle, à quoi est dû cette engagement pour le football local ?
C’est avant tout une passion. Après le football m’a beaucoup apporté professionnellement. J’essaie donc de retransmettre ce que l’on a pu m’apprendre. Il ne faut pas se cacher que le sport est un vecteur d’intégration et il peut aider des adolescents à suivre un bon chemin. C’est donc avec plaisir que je multiplie ces différentes casquettes.
Quelles sont les grandes difficultés avec ces trois postes ?
Le plus difficile est de les concilier à la vie de famille et le temps pour soi mais je m’adapte.
Comment arrives-tu à surmonter ces difficultés ?
Etre entouré de personnes qui tirent dans le même sens et la satisfaction de le faire pour les jeunes ça aide.
Marvin Desmangles. photo crédits : Marvin DESMANGLES
Parle-nous du pôle en chiffres ?
C’est une structure qui accueille trente adolescents (U-14 et U-15) qui s’entraînent à raison de quatre fois par semaine et qui bénéficient d’un emploi du temps aménagé pour l’école.
Comment est organisé le pôle de la Guyane ?
On essaie de regrouper les meilleurs joueurs du territoire afin qu’ils puissent bénéficier des meilleures conditions d’entrainement, d’un suivi scolaire et médical approprié pour progresser le plus possible durant ces 2 ans de pré-formation.
Comment gérez-vous l’après pôle avec les joueurs qui ne partent pas ?
Pour le moment, c’est un peu compliqué. La ligue essaie de travailler avec des lycées justement pour permettre à ceux qui n’ont pas la chance de partir de continuer à travailler. Mais financièrement ça bloque. C’est pour ça qu’on essaie d’orienter le maximum de joueurs même s’ils n’intègrent pas une structure professionnelle mais au moins un bon club, s’ils ont de la famille sur place.
Deux jeunes joueurs sont partis en centre de formation cette année en France. Qu’avaient t-ils de différents ?
Ils étaient sérieux, travailleurs et réceptifs. Ces deux jeunes avaient une détermination de fer pour sortir du lot.
Marvin Desmangles. photo crédits : Marvin DESMANGLES
Raconte-nous l’évolution de ces deux jeunes joueurs depuis leur arrivée et leur départ ?
Ils ont mûri déjà en tant que personne car ça demande d’être plus responsable, plus sérieux. Ils sont aussi des exemples dans leurs clubs respectifs. Ensuite footballistiquement, ils avaient déjà des qualités car il y a un gros travail de qualité fait par les clubs malgré le manque de bénévoles et de moyens. Au pôle, on rectifie juste des petites choses en essayant de leur inculquer les attentes du haut niveau afin que le joueur se rapproche le plus possible du profil recherché par les clubs professionnels.
Quand un jeune joueur signe en centre de formation. Quelles sont les émotions que tu ressens ?
Ça fait toujours plaisir parce qu’on sait qu’il manque des guyanais à ce niveau. On tente de rattraper le retard petit à petit. Quand ça arrive, c’est un plaisir pour les joueurs, les éducateurs de club et leurs familles parce que ça représente beaucoup de sacrifices pour atteindre cet objectif.
Aurais-tu un dernier message à faire passer sur le travail effectué par le pôle ?
Si le pôle détenait plus de moyen et de visibilité, on pourrait faire de plus belles choses. En effet, il existe un très gros potentiel, notamment sur l’ouest et le haut Maroni. Mais, ces jeunes gens ne peuvent nous rejoindre faute de moyens. Il serait peut-être souhaitable d’envisager l’ouverture d’une structure similaire sur ce bassin.